L’économie du Couserans peut être répartie en trois sous-ensembles territoriaux distincts et complémentaires :
• une zone à économie agricole dominante couvrant le Séronais, le Volvestre et le Bas Salat où sont présents les sièges économiques des principales coopératives et où, depuis 15 ans, on note l’installation de jeunes agriculteurs. • une zone incluant Saint-Girons et sa périphérie regroupant l’essentiel de l’économie secondaire et tertiaire du Couserans soit la totalité des établissements de plus de 20 salariés. • une zone à dominante agro-touristique centrée sur les vallées de Castillon, Oust et Massat bénéficiant d’installations de sports d’hiver, thermalisme, refuges de montagne, et sites aménagés pour la pratique sportive.
Le bassin d’emploi est très diversifié. Il se compose d’environ 4 500 entreprises, souvent de petite taille, réparties sur l’ensemble des secteurs d’activités : agro-alimentaire, secteur forêt-bois-papier, petite industrie, transports/logistique, construction, commerce, hôtellerie et services, avec une place importante du secteur santé.
Le tissu des industries agroalimentaires en Couserans repose sur une assise traditionnelle de filières agricoles (fromage, viande, salaisons…) mais se diversifie aujourd’hui autour d’implantations artisanales et industrielles innovantes qui viennent densifier le tissu existant (glaces, confitures, croustades…). Des initiatives plus diversifiées autour de micro productions (conserves, boulangerie et produits biologiques, produits « à la ferme »…) viennent confirmer le rôle important joué par la vente directe sur les marchés traditionnels. Encouragés par la charte de développement durable du Pays Couserans, des microprojets de diversifications voient le jour. Des ateliers de transformations, créés par des agriculteurs, proposent des produits autour du lait cru (yaourt, beurre, crème). L’élevage de chevaux est également présent sur le territoire (Mérens et Castillonnais). Ces chevaux sont typiques des territoires de montagne.
Ce tissu économique se caractérise par une bonne intégration des filières au territoire qui est le support d’un faire-valoir économique et d’une recherche constante de qualité de produits d’origines.
Les fromages de tradition Couserans : Fleuron des productions agroalimentaires locales, le fromage du Couserans est produit depuis plus d’un siècle. Dans sa catégorie d’excellence (vache lait cru), il représente 50% des tonnages des Pyrénées (environ 2000 tonnes). Des fromages de brebis et de chèvre contribuent également au renom des produits fabriqués dans les vallées. L’association des fromagers de tradition Couserans est engagée dans une démarche d’identification au niveau local et Pyrénéen. La filière fromagère couseranaise rassemble les savoir-faire d’une trentaines de producteurs et artisans affineurs à différentes échelles de la filière (coopératives, association de fermiers, producteurs indépendants…).
La filière viande de qualité :
L’élevage traditionnel en Couserans permet de s’inscrire dans des modèles devenus aujourd’hui alternatifs de filières de qualité alimentaire, tout en gérant l’espace et en jouant la complémentarité piémont/ montagne estives). Migration estivale des troupeaux vers d’autres terres plus riches, comme ces estives, la pratique de la transhumance à pied est relancée en Couserans depuis juin 2000. L’association "Transhumances en Couserans" a été créée en janvier 2003 en réunissant tous les acteurs motivés par cette démarche de redynamisation et d’animation des vallées du Pays Couserans autour des activités pastorales. Les journées de transhumance constituent un moment exceptionnel qui permet de rassembler les troupeaux ovins, bovins et équins. Les éleveurs, les vachers et les bergers y trouvent une occasion privilégiée de se réunir, d’échanger, de sympathiser. Ils veillent ensemble et fêtent les traditions pastorales : c’est un moment de richesse émotionnelle et culturelle, avant que les uns ne retournent sur leur exploitation, que les autres ne se dispersent pour « montagner » tout l’été sur des estives parfois très éloignées. Cet évènement, ajouté à d’autres, contribue fortement au maintien en action des Comités des fêtes locaux et renforce les échanges. La transhumance développe une éthique en transmettant les valeurs du respect de l’homme, de l’animal et du milieu naturel. Elle donne l’occasion exceptionnelle de maintenir et de renforcer une activité économique dans ce milieu naturel, tout en participant
à la valorisation d’une production agroalimentaire de qualité au service de la santé de tous.
La restauration des vergers et les jus de fruit
En Ariège et en Haute-Garonne, la fédération Rénova a mis en place, depuis 1995, un programme de restauration et de valorisation des variétés fruitières anciennes. Ici, le milieu rural a connu une très forte déprise
et l’affaiblissement du tissu agricole. Les élus locaux et les agriculteurs ont voulu préserver leur patrimoine fruitier. Après une phase de sensibilisation, des tailles de rénovation des arbres fruitiers anciens ont été réalisées
dans plus de 300 vergers. Plus de 50 agriculteurs fabriquent désormais un produit artisanal dont la qualité est reconnue. L’engouement est tel que les agriculteurs du réseau Rénova ont imaginé la construction d’un atelier fixe de transformation des fruits (jus, cidre, etc.) avec l’objectif de produire 80 000 bouteilles par an. Un programme de verger expérimental est à l’étude afin de valoriser les variétés locales qui n’ont jamais été analysées. Enfin, une « route des vergers » est en cours de création : ce projet, couplé à de multiples animations
(la fabrication du jus de pommes, la plantation, la rénovation et le greffage d’arbres fruitiers, etc.) vise à la diffusion et à l’approfondissement de la démarche de valorisation du patrimoine fruitier sur le territoire ariégeois, afin de le promouvoir auprès d’un public local et touristique.
Les croustades du Couserans Aux origines, lorsque l’on ne possédait pas son propre four à bois, on allait faire cuire ses croustades, gâteaux de fête couserannais, parfois par quarantaine, dans le four du boulanger Préparées en grand nombre et jamais dégustées le jour de leur fabrication, les croustades faisaient l’objet de véritables concours gustatifs. Aujourd’hui, une charte de qualité, que doivent respecter les pâtissiers qui veulent perpétuer cette tradition culinaire, ainsi qu’un label « Croustade du Couserans », ont été créés afin de préserver ce patrimoine gastronomique.
Le bassin économique local se caractérise par les savoir-faire de l’industrie papetière créée autour des années 30 sur l’exploitation d’une part de la ressource hydraulique (les unités d’exploitation sont équipées de turbines), d’autre part de la ressource en bois dont les Pyrénées sont encore productives. En terme de savoir-faire local, cette industrie papetière s’est historiquement ancrée dans le tissu agricole en favorisant la double activité. Le Couserans est la patrie d’Aristide Bergès, inventeur de la « houille blanche » (centrales hydroélectriques des lacs de montagne) et qui a contribué à faire passer la papeterie en France et bien sur à Saint-girons du stade artisanal au stade industriel à la fin du XIXème siècle. La papeterie Bergès abrite aujourd’hui l’observatoire du papier et des arts graphiques.
La filière recyclage des vieux papiers marque d’autre part un atout d’importance dans l’orientation des enjeux papetiers du Couserans, en terme d’apport de matière première et d’organisation de la collecte à un niveau plus élargi.
L’exploitation du bois n’est pas le monopole des industries papetières même si la part la plus importante de la production y est destinée (51%), notamment avec l’usine de Saint-Gaudens. L’importante ressource en bois des massifs forestiers de proximité a engendré aussi une activité traditionnelle autour de la valorisation de cette ressource en bois d’œuvre sous forme de façonnage en scierie ou menuiseries… (23%). L’importance des unités industrielles dans ce secteur est un des traits marquants de ce territoire, identifiable comme une particularité de la dimension pyrénéenne. Le reste de la production est destiné au marché local du bois-énergie (24%). La charte forestière signée fin novembre 2007 a pour objet de dynamiser encore plus cette filière afin de développer des emplois à partir de nos propres ressources.