Les dix-huit vallées qui composent ce petit pays niché entre piémont et hauts sommets, au cœur des Pyrénées, sont habitées depuis fort longtemps.
En attestent les traces laissées par la civilisation magdalénienne à la fin de la période glaciaire (entre 10 000 et 15 000 ans avant notre ère) : les fameux bisons façonnés dans l’argile de la grotte des Trois-Frères, dans la vallée du Volp, ou bien la grotte sépulcrale et les instruments de chasse retrouvés près de Massat. L’agro-pastoralisme se développe aux alentours de 5000 ans avant Jésus-Christ : quelques dolmens, comme celui d’Ayer, évoquent encore cette civilisation mégalithique.
Le Couserans passe sous l’autorité de Rome en 121 avant Jésus-Christ. Pompée fonde la cité de Lugdunum Consoranum (la future Saint-Lizier) à son retour d’Espagne, en 72 avant Jésus-Christ, sur un promontoire dominant le Salat, la principale rivière du Couserans. La cité connaît un essor parallèle à Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand de Comminges), l’autre ville importante de la Novempopulanie. La christianisation précoce du Couserans, au IVe siècle est attribuée à Valerius, le premier évêque de la cité. La montagne emblématique du Couserans porte son nom : le Mont-Valier.
Durant les temps troublés du Haut Moyen Age, les invasions se succèdent dans le piémont pyrénéen, entre barbares venus du nord et Maures du sud. Lugdunum Consoranum est plusieurs fois attaquée. Elle doit d’ailleurs son nouveau nom de Saint-Lizier à l’un de ses défenseurs, un certain Licerius, évêque d’origine portugaise, au VIe siècle.
Comme partout dans le massif pyrénéen au Moyen Age, l’évêché du Couserans affronte les convoitises et les ambitions des puissants féodaux voisins, les Comtes de Comminges, de Foix, ou de Pallars. Mais les évêques parviennent à maintenir l’unité de ce petit pays, et favorisent la construction et l’ornementation des édifices religieux, dès l’époque romane et tout au long des siècles jusqu’à la suppression du diocèse à la Révolution.